Où il sera question

d'une refondation de l'économie politique


Il fallait vivre dans les brumes d'Ecosse et dans une société ignorante du soleil, des cigales et des plaisirs de la causette pour bâtir une théorie réduisant le marché à un instrument visant à faciliter les échanges commerciaux.

Il fallait ne connaître ni la douceur du printemps sur les rives de la Méditerranée, ni la senteur des figuiers ni l'ombre des oliviers pour croire que les hommes et les femmes ne se donnent rendez-vous sur les marchés et sur les places publiques que pour acheter au moindre prix.

Il fallait n'être jamais allé ni en Afrique ni en Orient, ne rien savoir des souks, du marchandage et des palabres pour penser, ne serait-ce qu'un instant, que la transaction la meilleure était la plus rapide, et pour considérer le temps dépensé dans la négociation commerciale comme du temps perdu.

Il fallait, en un mot, être singulièrement introverti, solitaire et peureux d'autrui pour ne pas comprendre que c'est à la rencontre avec les autres que servent les marchés, et non à l'échange de marchandises qui n'en est que le prétexte.


Le temps est sans doute venu, pour reprendre une formule déjà utilisée par Karl Marx, de remettre d'aplomb une discipline qui n'en finit plus de marcher sur la tête, et dont il ne faut dès lors pas s'étonner qu'elle conduise à des conclusions erronnées.

Le temps est sans doute venu de considérer l'échange de marchandises et la transaction commerciale, de façon plus générale, pour ce qu'ils sont, c'est-à-dire un moyen, et non une finalité.

Nous dirons donc :

Si l'on veut, pour faire sérieux, n'utiliser que le vocabulaire de Williamson et parler, pour faire chic, de coûts de transaction, on dira donc :

D'où il découle :

Dont on peut facilement déduire :

 


Retour à la page Economie politique


Message


© Bernard Laguerre